Le marché du Halal, qui connait une forte croissance, représente environ 5 milliards d'euros par an en France. Il est important d'élucider cette notion fondamentale afin que les musulmans puissent faire la part des choses entre les produits réellement « halal » et ceux qui le sont uniquement par l'emballage.
La notion de « halalité » par opposition à son antonyme qu'est le mot « haram » signifie en français: «licéité». Ainsi, un produit halal est un produit « licite » et c'est donc par la compréhension de son antonyme, le mot « haram » qui signifie « sacré » ou « illicite » que l'on peut comprendre le sens de la notion de « halalité».
En effet, notre prophète a dit dans une tradition authentique : «Le halal (licite) est évident et le haram (l'illicite) est évident aussi. Entre les deux, il y a des choses équivoques que beaucoup de gens ignorent. Ainsi quiconque se met à l’abri des choses équivoques, préserve sa religion et son honneur. Et quiconque s’est laissé tomber dans les choses équivoques tombera dans les choses illicites, comme le berger qui fait paître son troupeau autour d’un enclos réservé, risquant à tout moment de le franchir. Or, chaque souverain a un domaine réservé : celui de Dieu est l’ensemble de Ses interdits... ».
Dans la parabole précédente, le « halal » et le « haram » sont associés à des domaines car le sens premier et véritable de « haram » est en réalité « sacré. » C'est pourquoi, on appelle les deux lieux saints de l'islam, « haramayn » ou dans la terminologie juridique le « mahram » d'une femme est la personne avec laquelle le mariage est interdit comme le frère, le père ou l'oncle... Ainsi, la notion de « haram » est étroitement liée à celle de « pacte! » Commettre le « haram », c'est en quelque sorte briser « l'engagement » au sein d'un espace ou d'une alliance, quand celui-ci est sacralisé par le divin, et ce, par le non-respect de certaines limites définies par la législation.
C'est dans ce sens que l'on peut comprendre cette autre tradition que rapporte Moslim, dans laquelle notre prophète dit : « Certes Allah est jaloux et certes le croyant est jaloux. Et la jalousie d'Allah se manifeste quand le croyant commet un acte interdit par Allah. » A partir de cette tradition, nous pouvons comprendre que la jalousie divine se manifeste quand son serviteur se détourne de Lui par l'accomplissement de l'illicite, de sorte que le plaisir recherché par l'accomplissement du « haram » soit devenu, en la conscience du transgresseur, tel un rival à Allah, Lui qui ne possède dans la réalité aucun associé, tout comme la jalousie d'un homme doit se manifester quand son épouse donne de son charme à un autre que ce dernier.
A partir de cette dernière tradition, nous pouvons soutenir que le « haram » est composé des actes qui plaisent à Satan puisque les démons se nourissent, effectivement, de la désobéissance à Allah! Or, Satan peut nous pousser à accomplir des actes regorgeant un intérêt pour notre foi mais dont les inconvénients l'emportent, et ce, afin de nous tromper et de nous attirer par le « faux brillant » des choses, comme il a procédé d'ailleurs pour instituer le culte des idoles, de par le passé!
Ainsi, il est donc capital d'observer la « halalité » d'un produit à travers une vision globale afin de ne pas tomber dans le piège d'accomplir des actes « permis » à une échelle locale mais « haram » à une échelle globale!
Le « halal » par opposition au « haram » est, par conséquent, un concept religieux qui indique le caractère légal et permis d'une chose par la loi musulmane. Ce terme est utilisé de manière particulière pour définir la viande sacrifiée selon le rituel musulman.
Cependant, la loi musulmane ne concerne pas uniquement l'aspect individuel de la pratique religieuse mais comprend aussi l'aspect collectif! Ainsi, une viande peut être considérée comme «halal » à une échelle locale et « haram » à une échelle globale! C'est pourquoi, il est important de souligner que le « halal » authentique est avant tout un « halal » éthique et non un business, d'où la notion de « Halal Global » que nous voulons mettre en relief ici.
Le « Halal Global » implique effectivement deux critères :
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Le respect de la législation divine soit l'abattage selon le rituel musulman pour ce qui concerne la viande.
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L'inscription de l'achat individuel dans une démarche collective par l'action de privilégier une économie solidaire et altruiste, et par un regard porté vers l'éthique, les valeurs et le comportement de son commerçant.
Ainsi, la « halalité » d'un produit ne dépend pas uniquement de la « halalité » de ses composants car un produit peut être boycotté en vue d'un intérêt général ou en raison du gaspillage de son producteur et de son non-respect de la législation divine quand celui-ci vend, par exemple, de l'alcool...
Ce texte a pour but de permettre une reforme de notre manière de consommer, particulièrement en cette époque où le marché du Halal est récupéré par des sionistes et des non musulmans...
Mahdy Ibn Salah