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Written by Mahdy Ibn Salah  •  Category: Parents&enfants  •   •  Hits: 24186

 

 

  1. Le premier et le plus grand des arguments est la parole claire du prophète. En effet, d'après Abdoullah ibn Amr, une femme était venue trouver le Prophète pour lui dire : « Messager de Dieu, mon fils que voici, je l'ai porté dans mon ventre, je l'ai allaité et je lui ai donné refuge dans mon giron. Or son père a divorcé de moi et il veut maintenant me le prendre ! » Le Prophète lui a répondu : « tu as priorité à le garder aussi long temps que tu ne te remaries pas.»[1] Et Allah a dit dans le Coran : « Il n’appartient pas à un croyant ou à une croyante, après qu’Allah et Son Messager ont décidé d’une chose, d’avoir encore le choix dans leur façon d’agir. Et quiconque désobéit à Allah et à Son messager, s’est clairement égaré. »[2]
  2. Le second argument est l’accord de la majorité des savants sur cette question. En effet, pratiquement toutes les écoles de droit sont d'accord sur le principe que la garde revient à la mère après le divorce, jusqu'à un certain âge[3], le père ayant uniquement le droit de visite[4]. Toutefois, selon le hadîth cité en haut, dans le cas où la mère se remarie avec un autre homme, alors elle perd la garde pour ne disposer que du droit de visite[5]. C’est ce qui ressort en substance de la fatwa du Cheikh al Munajid : « La mère  divorcée est prioritaire en ce qui concerne la garde des enfants qui ne sont pas encore capables de discernement aussi long temps qu'elle ne se sera pas remariée. Si elle se remarie, le droit de garde revient au père des enfants. Quand ceux-ci sont capables de discernement, ils peuvent choisir l'un des deux parents. Ceci suppose que les père et mère soient égaux dans leur piété et leur équité. Si l'un est mal éduqué et peu pieux, on ne lui confie pas un enfant car on doit tenir compte de l'intérêt de l'enfant qui ne peut pas être assuré par un négligent. Voilà ce qui s'atteste  dans les hadiths et se dégage des réponses des ulémas. »[6]
  3. Le troisième argument est la défense de la « wilayah paternelle». En effet, le père est le tuteur de sa fille par principe, c’est-à-dire son « wali » et il a, en conséquence, pour devoir de veiller à l’épanouissement entier de son enfant, autant matériellement que spirituellement. Or, l’épanouissement spirituel ne peut se parfaire sans l’amour, et si la femme se remarie, le père perd, par déduction, cette autorité complète au profit d’un étranger qui naturellement va s’incruster dans le cœur de l’enfant, en raison de la proximité de la liaison qu’implique la cohabitation, et ce surtout si l’enfant est en bas âge. Ainsi, c’est pour éviter la restriction de la wilayah du père que notre prophète a énoncé la règle par laquelle la femme perd la garde dans le cas de son remariage. En effet, il est contradictoire qu’un père paie une pension pour un enfant qui risque de s’attacher naturellement à un autre que lui ! Et quand cet autre est un ennemi idéologique du père biologique, c’est une injustice manifeste car l’autorité influe sur ses sujets! L'on ne pourra jamais réellement connaître la gravité du « chirk » c'est-à-dire « l'associationnisme » qu'après le passage d'une épreuve par laquelle vous perdez injustement la garde d’un enfant qui reste toujours à votre charge! Imaginez, Allah subvenir, jour et nuit, à tous nos besoins vitaux alors que nous, nous nous lions d'amour avec d'autres créatures! La blessure de l'ingratitude est très profonde, et à la hauteur de la gravité de l'injustice! Nous pouvons donc comprendre la règle prophétique de la perte de la garde pour la mère dans le cas d'un remariage grâce à ce parallélisme entre les créatures et le Créateur et la famille et le père. Nous pouvons ressentir l'amour d'Allah pour ses serviteurs par la méditation de son attribut « al Taouab » l'Accueillant au repentir, qui attend patiemment le retour de ses serviteurs, de la même manière que nous pouvons voir l'amour sincère dans les yeux de ce père qui attend, dans la douleur, l'âge de raison de son enfant, injustement arraché, à partir duquel il choisira le parent avec lequel il désire vivre librement …
  4. Le quatrième argument est la défense de l’équilibre de l’enfant. En effet, l’islam accorde la prédominance à l’homme sur la femme au sein du couple musulman, conformément à la parole du Très Haut : «les hommes ont cependant une prédominance sur elles»[7], de telle sorte que celle-ci « doit l’obéissance » à son époux durant la vie commune, ou plutôt, devrais-je dire, pour éviter les crispations qu’implique l’utilisation du mot obéissance : « doit le respect des droits » de son époux accordés par Allah. En effet, le prophète a dit que : « s’il pouvait autoriser une personne à se prosterner devant une autre, il aurait autorisé la femme à se prosterner devant son époux. »[8] Ainsi, la femme doit une fidélité absolue à son époux alors que celui-ci par autorisation divine possède le droit de se remarier avec une deuxième, une troisième voire une quatrième épouse... Ainsi, c’est participer au déséquilibre de l’enfant que de laisser ce dernier grandir dans un foyer où sa mère cohabite avec un autre homme que son père ! C’est déshonorer le père indirectement dans la conscience de l’enfant quand celui-ci n’est pas encore en mesure de comprendre les choses ! Les enfants, par leur innocence, n’acceptent pas, en générale, que l’un de leur parent refait sa vie ! Ils doivent l’accepter encore moins pour la mère que le père, si la base de l’éducation est islamique et si cette dernière conserve la garde même après son remariage!
  5. Le cinquième argument est la défense de l’intérêt de l’enfant car dans le cas du remariage de la mère, cette dernière, selon les principes de la religion musulmane, doit la primauté à la satisfaction de son époux, ce qui implique un délaissement naturel des enfants au profit de la recherche de l’agrément du nouveau mari !
  6. Le sixième argument est la défense de la jalousie masculine et la préservation du couple. En effet, notre prophète a reçu le privilège exclusif de s’assurer que ses épouses ne se remarieront pas après son décès. C’est le cas aussi d’Abou Dhar qui incita sa femme à ne pas se remarier après leur divorce, si elle tenait à être avec lui dans l’au-delà, enseignant par la même occasion que la femme qui a eu plusieurs époux ici-bas, sera dans l’au-delà avec le dernier époux qu’elle a eu... Un homme véritablement jaloux et sincèrement amoureux, désire conserver son épouse toute sa vie et répugne à ce que celle-ci se remarie, surtout si c’est lui qui l’a dépucelé. C’est pourquoi la femme ne peut plus revenir avec son époux après un troisième divorce, qu’à la condition que cette dernière se remarie avec un autre homme puis consomme, de sorte que l’époux réfléchit par deux fois avant de prononcer la sentence du divorce. Et si la femme demande le divorce illégitimement alors elle ne mérite pas la garde car le prophète a dit à propos d’une telle femme : « Toute femme qui demande le divorce de son mari, sans qu'il y ait eu de mal, ne  sentira pas l'odeur du Paradis »[9] Une autre tradition soutient : « Les femmes qui demandent le divorce sont  des hypocrites. »[10] Il est illogique que le parent qui est responsable de la séparation pour faute conserve les privilèges de la garde des enfants[11], et ce même si ce dernier est l’homme !
  7. Le dernier argument est l’exemple de notre prophète. En effet, certains invoquent la supériorité de la tendresse féminine pour justifier la nécessité de laisser la mère conserver la garde après la séparation. En effet, en vertu de la compassion innée de la mère, la garde revient automatiquement à celle-ci, tant qu’elle ne se remarie pas car la préservation de l’honneur du père surplombe la précédente règle. Nous avons ainsi dans l’exemple du prophète une preuve, qu’un homme peut surpasser une femme dans la compassion et l’amour car le mérite est fonction de l’effort et un homme qui atteint la compassion par la foi est meilleur qu’une femme qui possède cette même valeur, mais de manière instinctive !

 

Oh ! Toi le père d’une fille,

Ne laisse pas un autre père que toi conquérir le cœur de celle-ci,

Sois pour elle, ce que l’extérieur est pour l’intérieur d’un fruit,

Afin que par toi elle grandit, et par elle tu trouves un sens à ta vie…

 

 

Mahdy Ibn Salah



[1] Rapporté par Abou Dawoud dans ses Sunan, 2272, et jugé bon par cheikh al-Albani dans as-silissilah as – sahihha,368

[2] Al-Ahzâb – Les Coalisés n°33, verset n°36

[3] Zâd ul-ma'âd, tome 5 p. 435

[4] Al-Fiqh ul-islâmî wa adillatuh, tome 10 pp. 7320-7321

[5] Al-Fiqh ul-islâmî wa adillatuh, tome 10 pp. 7320-7321

[7] Coran, 2 :228

[8] Tirmidhi

[9] Tirmidhi

[10] Tirmidhi

[11] J’en profite pour dénoncer les rumeurs démoniaques de ces musulmans complexés qui jettent le discrédit de manière généralisée sur les hommes qui ne veulent pas faire de mariage civil ! Soulignons donc, qu’il n’y pas que les hommes qui peuvent être mauvais ou mal intentionnés, certaines femmes aussi peuvent l’être quand elles trahissent, trompent, puis empêchent injustement leur ex-époux de voir leurs enfants !

 

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