Assalamou 3aleykoum,
Je suis venue avec mon mari vous voir à Poissy le mercredi 13/11 à 13h pour une thérapie de couple. Mon mari s'appelle Zakir. Je me permets de vous contacter car nous n'avons toujours pas reçu votre compte rendu de la thérapie. Aussi, j'en profite pour me vider un peu et vous demander conseil ! Depuis que nous sommes venus vous voir je fais vraiment tout mon possible, du mieux que je peux, pour faire des efforts, remplir mes obligations et ne pas m'emporter. Je sais que c'est un jihad et que je dois le faire essentiellement pour Allah ta3ala. Cependant, après une courte discussion avec mon mari j'ai compris que l'essentiel qu'il a tiré de la consultation c'est que l'effort m'incombe à moi seule. J'accepte ce que vous m'avez dit pendant l'entretien, à savoir que la femme doit faire l'effort en premier, c'est le mari qui est prioritaire et que je dois être correcte même si le mari ne l'est pas. Atteindre ces objectifs m'aidera à satisfaire Allah et à éduquer mon âme et améliorer ma morale. Ce qui me dérange c'est que je ne pense pas que mon mari ait compris qu'il faille être complices notamment contre le chaytan, maudit soit-il. A chaque fois qu'il s'agit de dialoguer afin de s'expliquer et de comprendre quelque chose il coupe le dialogue et il part. C'est arrivé 2 fois depuis la thérapie. Et moi je ne supporte pas de couper comme ça. A la limite il me dit qu'il est sur les nerfs et qu'on parle plus tard OK mais lui quand je lui demande est-ce qu'on parlera plus tard il me répond peut-être. Du coup j'ai l'impression qu'il fuit à chaque fois et ne me rassure pas en me disant qu'on en reparlera dès qu'il aura le moral par exemple. C'est ce qu'il s'est passé hier et ça me fait craquer (jusqu'à aujourd'hui il ne m'a toujours pas proposé de parler). Dans ce genre de situation j'ai envie de me défouler en criant/tapant des objets mais comme j'essaye de me retenir je finis en larmes. Et étant fragile, le fait qu'il me laisse pleurer comme ça et qu'il ne m'aide/ne me soutient pas ça m'enrage encore plus et ca me démoralise surtout. Alors je me retrouve perdue je ne peux avoir de conseils islamiques de ma mère, et mon père n'apprécie pas mon mari donc pense que c'est mieux pour nous 2 de divorcer. D'autre part, j'ai l'impression que l'on a pas les mêmes objectifs (si je peux appeler ça objectifs) c'est à dire que par exemple moi je suis plutôt pour aller à des rappels, faire des activités, régulières ou ponctuelles, avec la communauté mais lui non. On a reparlé des cours auxquels j'assiste le dimanche au CERSI et m'a dit que si je voulais y aller que je ne l'appelle pas si on m'agresse. Je lui ai dit que ces études là je les faisais depuis avant le mariage et qu'on s'est mis d'accord et que de plus c'est pour apprendre la religion et non pas pour m'amuser. De plus, pour se justifier il se permet de me reprocher que je n'ai pas été dimanche chez sa famille pour saluer son père qui partait au bled alors que quelques jours auparavant il avait refusé de sortir faire un tour avec moi de peur de croiser un membre de sa famille (en fait il ne veut pas annoncer pour l'instant qu'on s'est réconcilié). Alors que devant vous il avait dit que c'était parce que je ne lui préparais pas à manger pour le midi et ce problème est remédiable, il me suffit de préparer un plat avant de partir. Pareil pour assister à des cercles, il ne veut pas que je sorte que si je voulais faire un rappel que j'aille chez ses sœurs. Et que si je me fais agresser et que je l'appelle il me répondrait « je m'en fous de ta vie ». Je suis désolée d'avoir été longue mais j'avais besoin de parler. Autant je suis prête à faire les efforts autant je ne veux pas vivre une vie de femme enfermée. Et ce n'est pas cette vie sur laquelle on s'était mis d'accord avant le mariage. Qu'en pensez-vous ? Wassalam
Wa ahleik salam, orti fillah,
Il est évident que vous ne partagez pas les mêmes ambitions, je dirais plutôt les mêmes conceptions du couple et ce en raison du décalage culturel patent entre vous deux. En effet, le frère est plutôt de culture maghrébine, avec tout ce que cela regorge comme conceptions de la féminité et des rôles respectifs des deux éléments du couple dans le foyer, et vous êtes plutôt de culture française musulmane, aspirant à vous investir et à vous rendre utile.
Ainsi, il est évident que cela peut poser un problème si pour votre époux : « préparer un plat, c’est être une bonne femme » alors que pour vous « dialoguer et échanger sagement, c’est être un bon époux !»
Je vous ai demandé, lors de la thérapie, de faire ce que vous deviez faire en tant qu’épouse idéale, et ce même si votre époux ne répond pas à vos efforts par de la reconnaissance d’attention et d’affection. Afin que la preuve se lève contre lui car s’il persiste dans son mauvais comportement malgré l’amélioration du vôtre ; c’est qu’il n’a effectivement rien compris et qu’il est mauvais intrinsèquement c’est-à-dire indépendamment de vous !
En effet, dans les couples, très souvent le mauvais comportement de l’un des deux éléments, particulièrement l’élément suiveur, est causé et alimenté par celui de l’autre, l’élément meneur, si bien que l’amélioration du comportement de l’élément meneur permet d’assurer l’amélioration du comportement de l’élément suiveur.
Selon mon analyse, je vous considère comme l’élément meneur du couple malgré le fait que votre époux soit parfois autoritaire, dur et violent à votre égard car vous arrivez à le diriger et à le perturber mentalement puisque je l’ai rencontré effectivement au bord d’un précipice. Cela dit, votre époux possède une fierté « familiale » et une virilité « maghrébine » qui font qu’à chaque fois qu’il est déshonoré dans son image propre par votre attitude, il se met en colère et à partir de là, il devient incontrôlable et peut devenir très violent ! C’est un schéma classique qui frappe beaucoup de couples musulmans ou pas d’ailleurs !
En effet, quand il manque de la religiosité dans un couple, et quand les deux éléments sont des suiveurs, c’est-à-dire dont l’émotivité est supérieure à la rationalité, alors c’est souvent des « ping pong » de disputes et de réconciliations...
En effet, pour que cela marche dans un couple avec une personne suiveuse possédant un diable lié, il faut impérativement un meneur sage et pieux susceptible de phagocyter le démon de l’élément suiveur.
Ainsi, si la religion est absente de votre foyer conjugal, et que, vous deux, vous soyez des suiveurs émotionnels alors votre vie de couple sera un enfer plutôt qu’un paradis ! Or, nous ne nous marions pas dans l’Islam pour nous embrouiller à longueur de journée avec notre conjoint mais justement pour goûter à la tranquillité et au bonheur par notre moitié !
C’est pourquoi Satan aspire à unir des personnes incompatibles, ou identiques dans les natures, afin de transformer la vie de couple en enfer plutôt qu’en source de renforcements lumineux car c'est par l'effet puzzle au niveau des natures que le plaisir se déclenche et plus les natures sont diamétrales plus le plaisir sera intense !
Moralité, quand il faut choisir sa future moitié
Et bien, dans la finalité de générer la plus parfaite adéquation
Il faut s’assurer de trouver une personne à la nature la plus opposée
Car, sans religion, la similitude des natures mène souvent à la collision
Il y a des couples malheureusement qui vivent plus des embrouilles que des bons moments. Si l’un des deux éléments ne décide pas de rentrer profondément dans la religion afin de phagocyter les ténèbres de l’élément possédant le diable perturbateur alors il vaut mieux séparer les deux éléments car Satan aime de telles alliances et il aspire à ce qu’elles durent car par elles il peut faire de dramatiques dégâts !
Mahdy Ibn Salah