Lorsque que Adam et Ève se trouvaient dans le paradis, Satan les fit sortir de ce lieu béni par l'entremise d'une insufflation les menant à la transgression de l'ordre de ne pas goûter à l'arbre interdit : « Puis le Diable le tenta en disant : "O Adam, t'indiquerai-je l'arbre de l'éternité et un royaume impérissable ? »[1]
فَوَسْوَسَ إِلَيْهِ الشَّيْطَانُ قَالَ يَا آدَمُ هَلْ أَدُلُّكَ عَلَى شَجَرَةِ الْخُلْدِ وَمُلْكٍ لَّا يَبْلَى
En effet, l'homme aspire intrinsèquement à l'éternité, en raison de sa nature. Nous possédons, effectivement, en nous, une empreinte de l'éternité en raison de notre affiliation à Adam, notre père à tous et à toutes, si bien que nous aspirons naturellement à ce plaisir supérieur perdu. L'homme aspire, en effet, toujours à revivre ses meilleurs moments, et les ressasse par conséquent dans sa conscience, quand ils font parties du passé. C'est pourquoi un verset du Coran énonce que lorsque les croyants entreront au Paradis, ils retrouveront leurs plaisirs perdus : « Annonce à ceux qui croient et pratiquent de bonnes œuvres qu'ils auront pour demeures des jardins sous lesquels coulent les ruisseaux ; chaque fois qu'ils seront gratifiés d'un fruit des jardins ils diront : « C'est bien là ce qui nous avait été servi auparavant ». Or c'est quelque chose de semblable (seulement dans la forme); ils auront là des épouses pures, et là ils demeureront éternellement. »[2]
وَبَشِّرِ الَّذِين آمَنُواْ وَعَمِلُواْ الصَّالِحَاتِ أَنَّ لَهُمْ جَنَّاتٍ تَجْرِي مِن تَحْتِهَا الأَنْهَارُ كُلَّمَا رُزِقُواْ مِنْهَا مِن ثَمَرَةٍ رِّزْقاً قَالُواْ هَذَا الَّذِي رُزِقْنَا مِن قَبْلُ وَأُتُواْ بِهِ مُتَشَابِهاً وَلَهُمْ فِيهَا أَزْوَاجٌ مُّطَهَّرَةٌ وَهُمْ فِيهَا خَالِدُونَ
La mélancolie est la station spirituelle de ceux qui disparaissent dans le passé ou le futur pour goûter à la douceur de la tristesse de quitter la réalité. Une tristesse qui apporte de la joie au cœur. Une tristesse stimulante et non paralysante. Une tristesse par laquelle, nous quittons l'instantané pour voyager à travers le temps, et contempler le passé et le futur dans la finalité de parfaire notre présent. La lecture et la méditation du coran est l'adoration idéale susceptible de provoquer cette tristesse puisque c'est la parole éternelle d'Allah.
La musique, quant à elle, est une rivale du Coran quand elle nous plonge dans une nostalgie malsaine, qui au lieu d'intensifier notre foi, nous cloue avec les plaisirs passagers de la vie d'ici-bas. C'est pourquoi l'arrêt de la musique génère souvent une coupure amère entre l'idéal et la réalité.
Sache que la réalité, c'est la vie éternelle, et que ton vrai capital, c'est ton temps. Ne sois pas mélancolique d'une tristesse qui te déconnecte par rapport à la vie de l'au-delà, et te fait perdre ton temps ! Mais au contraire plonge dans la lecture et la méditation du Coran par laquelle, tu goûteras à la douceur de la tristesse louable car stimulante.
Mahdy Ibn Salah
[1]C20/120
[2]C2/25